Dans les coulisses de la Diag’ 2025
La planification de l’année 2025

Introduction:
Après avoir décrit le cheminement pour arriver à cette Diag’ 2025 dans l’article précédent, voyons à présent les choix et arbitrages effectués avec Matthieu pour préparer la saison avec ce focus final. L’idée globale pour cette saison était d’avoir un fil rouge avec un volume moyen hebdomadaire, et de la ponctuer d’échéances et de blocs d’entrainements en montagne pour être le plus spécifique possible de ce qui attend Matthieu. Le tout était de trouver le bon compromis entre passer du temps en montagne et cumuler du D+/D-, tout en ayant du temps passé avec famille et proches. Cet équilibre, nécessaire pour Matthieu, devrait être la pierre angulaire de toute prépa: On adapte une prépa à sa vie, et non sa vie à une prépa!
Les envies de Matthieu
Avec la Diag en Octobre, la saison 2025 a été planifiée presque 1 an avant cet objectif (délai nécessaire pour organiser l’agenda et s’inscrire aux courses 😅), avec deux mots d’ordre posés par Pierre : progressivité et modération ! La saison s’annonce longue ( 10 mois 🔥), donc pas question de s’épuiser physiquement ou mentalement avant le rendez vous final.
3 courses en guise de préparation, et surtout plusieurs blocs en montagne (format 3j de trail jusqu’à 1 semaine en rando positionnés 3-4 semaines avant les courses) pour passer du temps dans les sentiers et continuer à habituer le corps aux efforts longs sur plusieurs jours.
La dernière course majeure (le 100km de la Montagn’Hard avec ses 7200 de D+) sera 3 mois avant la Diag, pour se donner le temps de récupérer, les blocs suivants d’entraînement finiront la prépa 🦿.
Les impératifs du coach
Le premier impératif découle directement de la « Folie des dossards » actuelle. En effet, l’engouement pour le trail nécessite d’anticiper les dossards et de savoir manipuler son « F5 » d’ordinateur avec précision…🤣. Les 3 dossards ont donc été validés en 2024, avec une augmentation progressive de volume et de dénivelé positif comme négatif.
Deuxième impératif dicté par la Diag’ cette fois: apprendre et passer du temps à randonner! Erreur classique en trail, passer 80 % des entrainements à courir, pour marcher finalement 80% du temps lors de l’échéance finale 😱 On a donc décidé d’ajouter aux dossards trail des randonnées, locales pour ne pas bloquer trop de week-end, et une itinérance en haute montagne à l’approche de la Diag’ pour être de plus en plus spécifique de l’effort demandé.
Et pour finir, toujours dans un compromis de ne pas bloquer trop de week-end, tout en continuant l’entrainement et les tests, une sortie locale quelques semaines avant pour tester les derniers réglages.
- black mountain trail: On commence la saison par ce trail bien casse patte! J’aime avoir un repère pour voir où l’on en est. Matthieu ayant déjà des repères sur cette course, elle s’est donc imposée, d’autant qu’elle offre un beau ratio distance/dénivelé! Avoir une course référence en début d’année permet à la fois de jauger sa forme à un instant T, et de corriger les éventuels manques dans la prépa. Nous avons ainsi constaté que la forme était au rdv, Matthieu ayant gagné quelques dizaines de minutes sur les précédentes éditions. Un manque de tolérance musculaire en descente a été constaté, permettant d’orienter également ce travail dans les mois suivants.
- 100 kms du Loiret: On passe cette fois sur un format local et une volonté de marcher davantage pendant cette prépa. Cette randonnée a été faite sur un rythme course/marche, une grande partie de nuit. On continue ainsi l’adaptation aux conditions du Jour J.
- Tarn Valley Trail: Un 100 km, l’intégral des causses, pour augmenter le volume en ce mois de mai, tester materiel et alimentation en conditions réelles. Cette échéance est suffisamment à distance pour rectifier la prépa si besoin. Les 2 gros constats lors de cette course: le manque de tolérance musculaire constaté en mars sur la black mountain est corrigé, peu de souffrances musculaires cette fois-ci. Par contre, Matthieu a eu un manque de peps pendant la course, avec un « dégout » du sucré assez rapide. Après debrief, il s’avère que l’apport en glucides était trop basé sur du fructose suite à une erreur à la base vie, dont la capacité de stockage est vite limitée. Riche d’enseignements pour la suite.
- Stage dans le Beaufortain: Afin de continuer l’augmentation du Volume, du dénivelé négatif et positif, Matthieu a fait un stage avec l’organisme 5ème élément. 3 jours, entre 30 et 50 kms par jour, et du dénivelé positif et négatif à plus de 2000m par jour. La forme est bien là!
- La montagn’hard: Choix ambitieux et assumé: aller manger « du caillou », et mettre le mental à l’épreuve. Cette année, 169 finishers, 87 abandons, le tout sur 350 coureurs😱. Cette course est réputée pour sa dureté, et cette année, la chaleur du jour J (35°) venant conclure une canicule de 3 semaines a laissé des traces. Matthieu arrive fatigué sur cette course, et rien ne se passe comme imaginé: arrivée la veille, retrait du dossard tardif, nuit difficile et fatigue sur la ligne de départ😥. Bref, les conditions ne sont pas optimales pour affronter ce monstre. Après 50 kms et 4600 D+ parcourus, Nous décidons d’un commun accord de mettre le clignotant et de basculer sur le classement du 50 kms. Bien que Matthieu ait 2h d’avance sur la barrière horaire, aller au bout risquait de laisser trop de traces avant une récupération optimale. Il reste important de rester focus sur la Diag’, et sur le bloc à venir sur les mois d’août/septembre et octobre. C’est toujours un crève cœur de lâcher une course, mais la saison est longue.
- Itinérance chaine des Aravis: Fin août, une randonnée en petit comité s’organise pour continuer le volume en montagne, la marche en parallèle de la course, les réglages alimentaires et musculaires.
- 25 bosses à Fontainebleau: Mi septembre, et parce que nous sommes des coureurs de plaine 😅😂, on entretient les acquis et on fait les derniers tests matériel, notamment les frontales pour la partie nocturne de la diag’, avec notre partenaire Mountera. Ce spot local est notre plus « gros caillou » à proximité, soit 1h20 de route. 16kms, 900 D+. L’objectif est de le parcourir 2 fois: une fois de jour en trail, ravitaillement aux voitures, et une deuxième fois à la suite, de nuit, pour les tests frontales.
Bien évidemment, et c’est là toute la pertinence d’une préparation individuelle, des ajustements ont déjà été fait, et de nombreux seront certainement à venir. La saison n’est pas « un long fleuve tranquille », mais nécessite des adaptations pour arriver le jour J avec le plus de certitudes possibles avant de ce jeter corps et âme dans la bataille! 🔥